31 mai 2009: Avec une météo mitigée, nous décidons d'aller balader sur le Plateau des Petites Roches à Saint-Hilaire du Touvet, sur le versant est
de la Chartreuse. J'ai repéré sur la carte une balade qui passe à proximité d'une cascade et de l'ancien moulin de Porte Traîne. La randonnée démarre du haut du funiculaire de Saint-hilaire, passe
à proximité du décollage nord des parapentes, longe la bordure du plateau avant de descendre dans le vallon de l'ancien moulin puis de remonter dans la forêt vers une cascade non loin du hameau des
Massards.
nous testons aujourd'hui le porte bébé avec Margaux dos contre son papa. Cela lui permet de bien profiter du paysage et de la végétation. Elle a pu découvrir les fleurs des prairies d'alpage.
Dans la sombre forêt, nous rencontrons le renard... sur un panneau à défaut de le voir en vrai aujourd'hui.
Nous arrivons à ce fameux "Ancien Moulin de Porte Traîne".
Un panneau nous raconte son histoire:
"Autrefois, quand les Dauphinois avaient de l'eau, ils s'en servaient pour en faire tourner un moulin et les habitants de
Saint-hilaire n'ont pas échappé à cette industrie. Nos ancêtres des Petites Roches avaient probablement construit là un "martinet" comme il en existait beaucoup le long des torrents du Grésivaudan:
les marteaux mis en mouvement par l'eau pour travailler le fer produisent un vacarme assourdissant, puis avec l'épuisement du minerai, les mineurs se transforment en meuniers.
Jacques de Porte Traine (riche serviteur de l'archevêque de Grenoble) possédait un moulin, situé à la jonction des ruisseaux du Bruyant et des Dioux, qu'il avait acquit en 1275.
Alimenté par un réservoir (bief) sité au dessus, la chute faisait tourner plusieurs meules pour le plus grand bien de la communauté, du meunier... et de son maître.
Le canal aux blocs massifs, le réservoir, les meules, les ruines de la maison du meunier évoquent les générations de travailleurs qui se sont succédé pendant au moins six siècles pour nourrir leur
famille et payer leur redevance
L'entreprise sera longtemps florrissante: au XVIIème, les deux moulins en activité produisent de la farine à profusion, mais cette prospérité ne va pas sans querelles. EN 1670 un habitant de
Saint-Hilaire construit un troisième moulin et prétend échapper à la redevance que chacun se doit de verser à l'évéque de Grenoble, propriétaire de la minoterie. L'évéque doit intervenir en
personne pour régler le différend. Il devra faire preuve à nouveau d'autorité pour empécher que les habitants de Saint-Bernard, jaloux de voir les moulin si bien fonctionner grâce à l'eau d'un
ruisseau mitoyen, ne creusent un canal destiné à le détourner.
En 1834, Saint Hilaire comptait encore cinq moulins, ceux du Farlet ont tourné jusqu'à la fin du siècle dernier, ils avaient pris le nom de Moulin Chatin.
Depuis, le temps a transformé les moulins en ruines. On n'entend plus le crissement du grain sous la pierre.
En 1991, la municipalité, motivée par une association locale (le Grand Tétras), s'intéresse à ce monument, un des plus anciens du plateau, et décide de le remettre en valeur par le biais de
chantiers internationaux et des jeunes du plateau."
Des meules bien conservées.
Des vestiges bien recouverts de mousse! Ambiance bien humide dans ce vallon.
Difficile de déplacer une telle meule de pierre. Tant mieux personne ne la volera.
En amont de la cascade des Dioux, en remontant vers les Massards.
Petite sieste à proximité de l'aire de décollage des parapentes. Tel père telle fille.
Margaux se passionne pour les cartes comme son papa. Bon on va éviter de trop l'arracher.
Pour ceux qui souhaiteraient découvrir cet ancien moulin, celui ci est bien indiqué sur la carte top 25 de Saint Hilaire du Touvet (Carte Chartreuse Sud) mais l'itinéraire est également
bien balisé par des panneaux jaunes depuis le centre du village de Saint Hilaire du Touvet (funiculaire).